La jeune fille et les paysans de D.K. et Hugh Welchman (2023)

"La jeune fille et les paysans" est le deuxième film de D.K. et Hugh Welchman qui avaient déjà réalisé le film d’animation « Loving Vincent » sur la vie de Vincent Van Gogh.

Leur deuxième film "La jeune fille et les paysans" s’inspire du roman « Les paysans » qui avait valu un prix Nobel à l’écrivain polonais Wladyslaw Reymont.

Pour ce film, ils ont tourné toutes les scènes en utilisant de vrais décors et de vrais acteurs et ils ont ensuite fait peindre toutes les images, à la main, par des artistes. Était-ce indispensable ?

L’histoire nous plonge dans les traditions et coutumes d’un petit village polonais au XIXème siècle. On y découvre très vite la violence sexuelle à l’encontre des femmes. Le personnage principal en fera les frais tout au long du film.

Le folklore est omni présent, aussi bien au travers de la musique, inspirée de chants et airs traditionnels que par les danses et scènes de combats très chorégraphiques.

Jagna, une jeune et jolie fille rêveuse, vit heureuse avec sa mère. Elle est courtisée par tous les mâles du village et cède aux avances d’Antek, marié et père de famille dont elle tombe amoureuse.

Elle ne veut pas vivre comme les autres femmes du village, elle ne se soucie pas des biens matériels. Elle est une artiste et vit tout avec passion. Mais c’est une femme et une femme doit se marier. Sa mère la force donc à épouser un vieux veuf très riche qui n’est autre que le père de son amant.

Pratiquement tous les hommes de ce film sont odieux et méprisables que ce soit Antek qui trompe sa femme sans vergogne et accuse Jagna d’en être responsable ou son père qui viole sa jeune épouse sans se soucier de son désir et qui la bat régulièrement,

Jaqna est maltraitée par les hommes et jalousée par les femmes, frustrées de leur condition. Elles préfèrent la rendre responsable de tous leurs maux plutôt que d’en accuser les hommes.

Elle évolue dans un monde patriarcal soutenu par l’Eglise où les traditions dirigent la société et refusent aux femmes le droit de disposer de leur corps. Jagna deviendra le bouc émissaire de tous les problèmes du village.

Cette histoire est toujours d’actualité. Il existera toujours des femmes comme Jagna, confrontées à des différences de traitement entre hommes et femmes, surtout lorsqu’il s’agit de sexualité. Aujourd’hui, ce sont les réseaux sociaux qui ont créé de nouveaux moyens pour harceler, humilier et tyranniser.

V.M.