When The Lights Breaks de Rünar Rünarsson (2024)
Rünar Rünarsson est un réalisateur, producteur et scénariste islandais né en 1977 à Reykjavik. Il a reçu de nombreux prix pour ses courts métrages et en 2015, son long métrage « Sparrows » a remporté la Coquille d’or au Festival International du Film de San Sebastian.
« When the light breaks » est son quatrième long métrage et il a fait l’ouverture de la section « Un certain regard » à Cannes en 2024.
C’est un film tout en sensibilité qui parle du deuil et de la sororité avec douceur et mélancolie.
Unan (Elin Hall), une jeune étudiante en art débute une relation amoureuse avec Diddi. Celui-ci doit quitter Klara (Katla Njalsdottir) qu’il n’aime plus. Après une première nuit, Diddi part et ne reviendra plus. Il meurt tragiquement dans un terrible accident. Unan ne peut pas pleurer publiquement son amoureux, c’est Klara qui reçoit les condoléances.
Unan va devoir affronter la souffrance en solitaire jusqu’à ce qu’elle puisse la partager avec Klara. On est loin de l’image véhiculée par le patriarcat qui a toujours dépeint les femmes en rivales et/ou en ennemies. C’est ensemble que l’ancienne et la nouvelle amoureuse de Diddi vont faire leur deuil.
Le film se déroule en une seule journée. Il débute par un coucher de soleil pour Unan et Diddi et se termine sur une très belle image des deux filles à contre-jour, la lumière du soleil entre elles, avec en musique de fond, un très beau chœur aux voix cristallines.
La bande son du film, qui passe de la chorale à la musique électronique, accompagne les vues de Reykjavik, que ce soit la baie, la ville ou l’université. Tout est beau et luxueux dans cet état européen. Pas de misère sociale à la Dardenne mais n’oublions pas que Rünarsson a pour habitude de critiquer la société bourgeoise islandaise…
Les deux jeunes actrices sont superbes et jouent tout en pudeur et retenue. Les sentiments ne sont jamais exacerbés et l’histoire ne verse jamais dans pathos.
Un très beau portrait de femmes pour qui la sororité est le moyen de survivre.
Je dis encore et encore pour cette image actuelle de la femme.
V.M.
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