Aimer perdre de Lenny et Harpo Guit (2025)


Le film n’est pas réalisé par une femme mais comme il s’agit d’un portrait de femme, il me semblait intéressant de s’y attarder.


Les 2 frères d’origine parisienne réalisent des films ensemble depuis leur plus jeune âge. Avec leur sœur Lulma, iels forment le club Guitois. Leur premier long métrage "Fils de plouc" est sorti en 2021. Le titre donne le ton pour la suite…


"Aimer perdre" suit Armande Pigeon (Maria Cavalier Bazan), une jeune femme désoeuvrée. Le regard porté sur sa vie est cependant masculin et potache. Le film est tourné à Bruxelles et il bénéficie de quelques « guest star » comme Catherine Ringer en loueuse de lits déjantée et Melvil Poupaud en joueur invétéré très ringard.


Armande Pigeon n’a aucune attache, elle n’a pas de travail, pas de logement fixe et s’enfonce toujours un peu plus dans la précarité. On regarde la jeune femme se dépêtrer dans ses déboires et il est difficile d’avoir de l’empathie pour elle. Elle est égoïste et n’a pas le moindre respect pour ses ami.e.s qu’elle n’hésite pas à voler dès qu’elle le peut.


Elle ne semble avoir ni objectifs de vie, ni l’envie de s’en sortir. Sa vie semble être un choix mais on n’en connaît pas les motivations. Elle parie sur tout et n’importe quoi et très souvent, elle perd et s’enfonce encore un peu plus.


Le film se voudrait drôle mais j’avoue que je suis assez peu réceptive à l’humour scatologique. Le film est annoncé comme une comédie romantique, je cherche encore une once de romantisme dans tout cela.


Un portrait de femme pas très édifiant. Une femme libre mais à quel prix. Elle vit au dépend de celles et ceux qu’elle rencontre. Elle a un côté « animal » et fonctionne par instinct de survie sans se soucier de ce qui se trouve sur son passage.


On est bien loin de "Sans toit ni loi" d’Agnes Varda avec Sandrine Bonnaire en jeune marginale. Pas la moindre tension dramatique et aucun message. « C’est quand qu’on va où » comme dirait Renaud…


V.M.