Blue Jean de Georgia Oakley (2022)

Jean est passionnée par son métier d'enseignante en éducation physique... mais elle fait profil bas sur son lieu de travail. Nous sommes en effet en 1988 et la Première Ministre de l'époque Margaret Thatcher vient de présenter l'article 28 qui, entre autres choses, rend illégale dans les écoles "la promotion de l'acceptabilité de l'homosexualité en tant que prétendue relation familiale.".


Vingt-deux ans après que l'homosexualité avait cessé d'être illégale au Royaume-Uni, voilà que l'homophobie y avait de nouveau force de loi. C'est ce que "Blue Jean", le premier essai cinéma de Georgia Oakley, nous permet de découvrir ou redécouvrir.


La critique sociopolitique est à l'avant-plan dans ce long-métrage, et non pas en toile de fond. La cinéaste a eu recours à des extraits d'archives radios ou d'émissions télévisées qui par bribes, racontent comment la haine ciblée en vient à être admise et banalisée dans une société. Une mesure comme l'article 28 était une invitation tacite à la délation.


Le film est également un émouvant portrait de femme qui se plonge à corps perdu dans son travail pour oublier ses passions amoureuses avec une autre fille qui, elle, décide de s'assumer.


L.L.