Love Lies Bleeding de Rose Glass (2024)
La phrase d’introduction dans le pitch du Plaza (« Ce Thelma et Louise sous stéroïde … qui brouille les frontières entre réalité et phantasme ») et la bande annonce percutante de Love lies bleeding ont attisé la curiosité de Ciné Women.
En outre, le film est réalisé par une femme et les 2 interprètes principales sont des femmes. Donc, un accord parfait avec la ligne éditoriale de Ciné Women.
Née en 1990 à Chelmsford, Rose Glass est une réalisatrice et scénariste britannique. Elle décroche son master en réalisation auprès de la National Film and Television School de Beaconsfield en 2014. Son court métrage de fin d’études Room 55 remporte un succès immédiat et est projeté dans plusieurs festivals.
Après plusieurs courts teintés de mystère et d’horreur, elle réalise son premier long métrage, Saint Maud, qui reçoit le grand prix au festival du film fantastique de Gérardmer en 2020. Il obtient aussi les prix de la meilleure musique originale, ainsi que ceux de la critique et du jury jeunes. Il s’agit d’un film d’horreur, dont Rose Glass dira lors d’une interview: « ce qui m’intriguera toujours, c'est le fossé qui existe entre notre monde intérieur, qui est chaotique, et ce que nous montrons au reste du monde ». Love lies bleeding ne déroge pas à ce principe.
L’action du long-métrage se passe à Crater, ville fictive du Nouveau-Mexique, où Lou (Kristen Stewart) est gérante d’une salle de musculation délabrée, le Crater Gym. Elle s’emmerde visiblement au comptoir du club, fréquenté par des hommes à la mine patibulaire, quand elle aperçoit Jackie (Katie O’Brian), une haltérophile au visage d’ange.
Le coup de foudre est immédiat.
Jackie entre dans le club avec un objectif précis : s’entraîner pour remporter un prestigieux concours de bodybuilding à Las Vegas. Elle vient de se faire embaucher dans le stand de tir du Parrain local (Ed Harris). Surnommé The Bug Guy parce qu’il élève des insectes, ce criminel répugnant n’est autre que le père de Lou.
Le soir-même, Jackie emménage chez Lou, et une histoire d’amour sensuelle et passionnée débute. Mais leur bonheur naissant est très vite est bouleversé lorsque la sœur de Lou est tabassée à mort par son mari et se retrouve aux soins intensifs.
A partir de ce moment, elles vont être prise dans l’engrenage de la violence et se lancer dans une croisade sanglante pour échapper à la dictature du patriarche et aspirer enfin à une vie géante.
Bagarres violentes, meurtres sanglants, muscles saillants, corps en sueur, … et une scène digne de lLIncroyable Hulk sont autant d’ingrédients qui peuvent rendre ce film indigeste, surtout pour le public féminin.
Mais Rose Glass brise subtilement les codes dans ce polar féministe, gore et fantasmagorique, saupoudré d’un humour féroce et agrémenté par la B.O. nerveuse de Clint Mansell et des images magnifiques.
Le déferlement de propos lesbophobes qui a suivi la projection de film lors du BIFFF prouve que les films où les femmes vivent librement leur sexualité et prennent le pouvoir en recourant à des méthodes qui sont l’apanage des hommes sont nécessaires et salutaires.
A.C.
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