Mexico 86 de César Diaz (2024)
Né en 1978 au Guatémala, César Diaz est un réalisateur belgo-guatémaltèque. Il a remporté la Caméra d’Or à Cannes avec son premier film Nuestras Madres en 2019. Mexico 86 est son deuxième long métrage.
En 1976, Maria (Bérénice Bejo), une révolutionnaire guatémaltèque, est contrainte de fuir son pays alors que son mari vient d’être tué sous ses yeux. La mort dans l’âme, elle confie son bébé à sa mère (Julieta Egurrola) avant de s’exiler au Mexique sous une fausse identité. Elle continue son combat politique avec Miguel (Leonardo Ortizgris).
Dix ans plus tard, sa mère lui annonce qu’elle est atteinte d’une maladie grave et qu’elle ne peut plus s’occuper de son fils (Matheo Labbé). Maria décide alors de l’emmener avec elle. Mais elle doit se rendre à l’évidence : la vie auprès d’une activiste politique est beaucoup trop dangereuse pour un enfant de 10 ans. Elle doit choisir entre son rôle de mère et son combat.
Cette histoire est inspirée de la propre vie de César Diaz, élevé par sa grand-mère parce que sa mère est partie se réfugier au Mexique où elle a continué à lutter clandestinement. Le sujet fait aussi écho à l’enfance de Bérénice Bejo, née à Buenos Aires en 1976. Ses parents ont fui la dictature militaire en Argentine pour venir vivre en sécurité en France. Bérénice avait 3 ans.
Le récit est focalisé sur le vécu de Maria qui est en état d’alerte permanent : toujours prête à déménager, à changer de perruque, de vêtements, d’identité, … à risquer sa vie pour servir son idéal politique.
Bérénice Bejo incarne avec aisance ce rôle de femme déterminée et téméraire, embarquée dans une course effrénée et une vie clandestine et qui se retrouve confrontée à un choix cornélien. Un très beau rôle de femme engagée, mue par ses convictions et ses émotions, qui doit arriver à concilier valeurs morales, lutte politique et vie familiale.
Des rôles comme on souhaite en voir encore et encore.
A.C.
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