L’aiguille de Abdelhamid Bouchnak (2023)

Le film évoque un thème rarement abordé au cinéma : l’intersexualité.


Il est réalisé par le Tunisien Abdelhamid Bouchnak dont le précédent film Papillon d'Or fut choisi pour représenter la Tunisie pour la course à l'Oscar du Meilleur film international  lors de l'édition 2022.


Dali et Mariem attendent avec impatience leur premier enfant.  En visite chez le gynécologue, ils apprennent qu’ils vont avoir un garçon.  La nouvelle émeut particulièrement le père car avoir un garçon est un motif de grande fierté.  Des larmes de joie coulent.

A la naissance pourtant, c’est le drame.  Le bébé, si longtemps attendu, est intersexe :  il porte les deux sexes.  Et ce qui devait ressembler à un conte de fée tourne au cauchemar. 


La mère, portée par l’amour et guidée par son instinct maternel accueille cet enfant dans sa différence. Mais pour le père, c’est une tout autre histoire qui se joue, aux prises avec le choc, la honte, le qu’en dira-t-on, il ne parvient pas à accepter ce qui à ses yeux ressemble à un « monstre »…


Il existe toutefois une solution : une intervention chirurgicale pour choisir un sexe et assigner un genre. Le père de Dali, Mustapha, va chercher une réponse auprès du Muezzin et conseille à son fils de faire « la prière du choix ».

Le choix, c’est finalement le père seul qui le fera car c’est ainsi dans la loi. La mère n’ayant rien à dire.


L’aiguille est un film qui pique, qui donne du fil à retordre (d'où le subtil choix de titre).  Qui confronte les consciences, pose de nombreuses questions.


C.P.