Love Actually de Richard Curtis (2003)
Cela fait plus de 20 ans qu’à chaque période de fin d’année, on nous ressert cette romance britannique qui a un peu vieilli. Je l’ai donc regardée une nouvelle fois, un plaid et mon chat sur les genoux… Mon regard d’aujourd’hui sur les rapports amoureux a-t-il changé ? Je me doutais bien que oui mais pas à ce point…
Ce film chorale à la distribution incroyable, Hugh Grant, Liam Neeson, Colin Firth, Alan Rickman et aussi Emma Thompson, pour ne citer qu’eux/elles, ne fait pas la part belle aux femmes. On suit différents couples tout au long du film avec des « happy end » pour chacun d’eux. Mais est-ce vraiment le cas ?
Tout d’abord, Jamie (Colin Firth) et Aurélia. Jamie, un écrivain trompé et abandonné se retire en Provence pour écrire. Il sera séduit par son employée de maison qui ne parle que le portugais et avec qui il peine à communiquer. Ce n’est donc pas la personnalité de la jeune femme qui l’attire mais bien sa plastique… Il apprendra le portugais (un peu) pour lui faire une demande en mariage (un peu grotesque) en public dans le restaurant de sa famille ou elle travaille (encore). Tout le monde applaudira et… ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Beurk.
Ensuite, je m’attarderai sur Harry (Alan Rickman) et Karen (Emma Thompson). Harry est marié à Karen mais sa jeune secrétaire a visiblement des vues sur lui. Ah ! la vilaine qui use de ses charmes pour séduire son gentil patron. Le pauvre ne pourra y résister longtemps. Sa femme, plus âgée, est fort occupée à la maison. Il n’est plus son unique centre d’intérêt. Elle l’a bien cherché si son mari succombe au chant des sirènes. Elle n’a plus que ses yeux pour pleurer et ses enfants pour passer les fêtes de fin d’année. Mais à la fin de leur histoire, on comprend qu’elle laisse une chance à leur mariage. La brave épouse va pardonner.
Vient le tour de Sarah et Karl. Ils sont collègues et tout le monde connait les sentiments de Sarah pour Karl (qui est également au courant). Alors qu’iels vont concrétiser, Sarah part pour s’occuper de son frère, malade mental. Il est normal qu’elle sacrifie sa vie de femme pour s’occuper des autres ! Elle préfère choisir son frère plutôt que l’homme dont elle est éperdument amoureuse. Que dire de l’échoïsme inné chez les femmes…
Je ne peux pas oublier Colin qui multiplie les échecs amoureux et qui part pour les Etats-Unis afin de rencontrer des filles. D’après lui, les USA sont remplis de jeunes femmes pulpeuses et peu farouches qui vont tomber à ses pieds, séduites par son accent anglais. Dès son arrivée, il va d’ailleurs en rencontrer trois qui vont l’inviter dans leur lit (le charme anglais quand même) et il reviendra à Londres accompagné d’une belle jeune femme à son bras (qui comprend ?).
Je vous passe le couple d’acteurs pornos, le veuf éploré, le gamin amoureux et le témoin épris de la mariée pour arriver enfin au duo vedette du film…
David (Hugh Grant) et Natalie. David, jeune, beau, riche et célibataire vient d’être élu Premier ministre. Natalie, une de ses collaboratrices, est gauche et parle un langage de charretière. Mais, contre toute attente, le bel anglais flirte avec elle et il découvrira ses sentiments lorsque le Président des Etats-Unis en visite à Londres essaiera d’abuser de l’employée (rien que ça). Après l’avoir recherchée partout, David l’accompagnera à la fête de Noël (avec toute sa famille) et ils s’embrasseront dans les coulisses du spectacle avant que le rideau ne se lève et révèle leur idylle à toute l’assemblée. J’oubliais de mentionner qu’on se moque continuellement du surpoids de Natalie (qui pourtant est assez mince). Pour la scène finale, on voit Natalie courir dans les bras de David dans un aéroport. Vont-iels aussi se marier et avoir beaucoup d’enfants ? Re-beurk.
Sous prétexte de comédie sentimentale sur fond de Noël, ce film est bourré de clichés sur les femmes. Elles sont tour à tour insignifiantes, bécasses, intrigantes, salopes, flétries et donc à remplacer, gauches, en surpoids,… et j’en passe. Les hommes s’en tirent beaucoup mieux.
Nous dirons que ce film « culte » a plus de 20 ans et que les temps ont sûrement changés. Du moins, espérons-le.
V.M.
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