Maria de Pablo Larrain (2024)


Pablo Larrain est réalisateur mais également scénariste et producteur. Il est né au Chili en 1976. Au départ, ses films s’intéressaient à l’histoire chilienne contemporaine mais c’est grâce à ses longs métrages biographiques sur des femmes célèbres du XXème siècle qu’il se fera connaître du grand public. On lui doit la trilogie : « Jackie » (Jacqueline Bouvier - Kennedy/Onassis), « Spencer » (Lady Di) et « Maria » (Maria Callas). Pour chacun de ces personnages, il va s’attarder sur une courte période bien précise de leur vie.


Le film débute le 16 septembre 1977, le jour de la mort de la cantatrice, à 54 ans, dans son appartement parisien. C’est dans cette dernière demeure que l’essentiel du film va se dérouler. Comme tout a déjà été dit sur la vie de La Callas, le réalisateur va se concentrer sur la dernière semaine de sa vie. Le scénario va s’articuler autour d’une interview imaginaire que Maria, bourrée de médicaments, va s’inventer. L’histoire va voguer entre 2 époques mais aussi entre vérités et interprétations. Il ne s’agit pas d’un documentaire mais bien d’une fiction. Les seconds rôles tenus par Pier francesco Favino et Alba Rohrwacher donnent un peu de douceur et de bienveillance à la fin de vie de l’artiste.


Maria (Angelina Jolie) est sans doute l’une des plus grandes tragédiennes lyriques de l’histoire de l’opéra. Elle a été malmenée toute sa vie, que ce soit par sa mère ou les hommes qu’elle a aimés mais elle a toujours développé une résilience grâce au chant, sa passion depuis son plus jeune âge. On la retrouve fragilisée à un moment où sa voix s’éteint (la scène où elle essaie de chanter est poignante à souhait).


Pablo Larrain semble privilégier les portraits de femmes qui ont vécu dans l’ombre de « grands hommes ». Pour Maria, ce n’est pas le cas. Même si son nom a été associé à des personnages célèbres, c’est le sien que l’on retient.


Dans le film, Maria s’amuse d’Onassis (Haluk Bilginer) cet homme richissime et laid qui lui fait la cour. Bien sûr, plus tard, elle succombera à ses charmes et en souffrira mais c’est une autre histoire.


Il s’agit d’un film contemplatif et nostalgique qui oscille entre l’image publique de la diva et sa vie privée. On découvre la femme qui cachait l’icône. Angelina Jolie incarne le personnage tout en subtilité et sans forcer sur une ressemblance physique qui rend parfois grotesque certains biopics.


Je dis encore et encore pour des portraits de femmes tels que celui-ci qui, certes, ne permet pas de connaître sa vie mais qui va donner l’envie aux curieux.ses d’en savoir plus sur une icône féminine importante de notre histoire culturelle.


V.M.