All We Imagine As Light de Payal Kapadia (2024)
Payal Kapadia est une réalisatrice indienne née en 1986 à Mumbay. Avant All we imagine as light, elle a réalisé des courts et des longs métrages documentaires. Cette première fiction a obtenu le Grand Prix au Festival de Cannes en 2024. C’était le premier film indien en Sélection Officielle depuis 1994.
En peu de films, Payal Kapadia est devenue une figure incontournable d’un cinéma indépendant indien, loin de l’industrie Bollywood.
La réalisatrice suit le parcours de trois infirmières indiennes aux vies totalement différentes mais avec un point commun : l’impact des hommes sur leur destinée, qu’ils soient présents ou pas.
Prabha (Kani Kusruti), sans nouvelles de son mari depuis des années, s’interdit toute vie sentimentale et repousse les avances d’un beau docteur. Anu (Divya Prabha), sa colocataire, se voit contrainte de rencontrer l’homme qu’elle aime en cachette car il n’est pas de la même religion qu’elle. Enfin, Parvaty (Chlaya Kadam) est expulsée de son appartement parce que son mari n’a pas fait le nécessaire avant de mourir. Prabha et Anu vont l’accompagner dans son village natal où elle se voit contrainte de se retirer.
Elles vont quitter la grande ville de Mumbai pour une petite cité côtière où elles vont enfin entrevoir une promesse de liberté.
Dans ce film, dès les premières images, tout est langueur et sensibilité. La réalisatrice prend le temps d’installer le décor. Les dialogues sont évasifs et le tempo reste immuable. L’atmosphère est particulière, douce et sereine. Elle propose un portrait poétique de l’Inde avec une vision féministe.
L’histoire est somme toute banale, mais également originale, par le fait qu’elle s’attarde sur trois femmes du peuple, trois anonymes retirées de la foule. Payal Kapadya a choisi le milieu médical car elle le connaît bien pour avoir passé beaucoup de temps à l’hôpital.
Dans un pays où le droit des femmes est encore galvaudé, une sororité des plus touchantes prime par-dessus tout et le masculin passe au second plan. Les femmes sont les vraies héroïnes, solidaires dans l’adversité.
V.M.
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