Elbow de Asli Özarslan (2024)


Aslï özarsaln est une réalisatrice et scénariste allemande née en 1986. Avant « Elbow », elle avait déjà réalisé plusieurs longs métrages : « Canim Kreuzberg » en 2013 et « Dil Leyla » en 2016. « Elbow » a été présenté à la Berlinale en 2024. Le film est tiré du roman « Ellbogen » de Fatma Aydemir.


Hazal (Melia Kara) est une jeune berlinoise d’origine turque qui aimerait échapper à la routine de sa vie, travailler dans la boulangerie de ses parents. A Berlin, elle est victime du racisme de tous les jours. Elle n’est pas l’immigrée parfaite imaginée par la société.


Elle est également déchirée entre les traditions turques dans lesquelles sa mère veut l’enfermer et la vie berlinoise dont elle veut profiter. Trouver un emploi et puis se marier ou bien faire des études et s’émanciper. Pas facile pour elle de s’y retrouver.


Elle va avoir 18 ans et veut fêter son anniversaire avec ses copines. Elles se préparent pour sortir en boîte mais un videur leur en interdira l’accès. C’est le rejet de trop. La soirée ne va pas se dérouler comme prévu.


Dans une station de métro, elles se font agresser par un homme. Elles se défendent et Hazal le pousse malencontreusement sur les rails. Les filles se sauvent mais tout a été filmé.


Pas d’autre échappatoire que partir à Istambul pour échapper à la justice. Hazal se retrouve seule dans un pays qu’elle ne connaît pas. Sans cet accident, elle ne serait jamais allée en Turquie. C’est aussi l’excuse rêvée pour quitter toutes les contraintes de sa vie quotidienne. Pourra-t-elle y retrouver ses racines ?


« Elbow » parle des migrants de la seconde génération. Des jeunes qui ne se sentent plus nulle part chez eux/elles. Problème encore plus épineux pour les filles qui sont soumises à des traditions familiales aux antipodes du mode de vie dans lequel elles évoluent désormais.
Hazal est pourtant déterminée et bien décidée à choisir ce qui sera le mieux pour elle. Elle dit « Non, ça suffit ! Qu’est-ce qui vous fait penser que vous pouvez me malmener ? ».


Je dis encore et encore pour cette toute jeune fille qui va de l’avant et ne se laisse pas anéantir par les événements ni par l’avis de ses proches qui lui assènent de ne pas trop rêver. Apparemment impuissante, elle décide pourtant de reprendre le contrôle de sa vie et de s’accepter elle-même.


V.M.