La Divine de Guillaume Nicloux (2024)


Après Lee, Niki, Oxana, Rabia, Anora, Maria, (et j’en passe), voici un film dont le titre n’est pas le prénom de son héroïne. Et non, ce n’est pas de « Sarah » dont je vais vous parler mais bien de « La divine », la divine Sarah Bernhardt. (J’avoue que je ne comprends pas bien cette « mode » qui consiste à appeler les femmes par leur prénom. Cette « familiarité » me dérange un peu).


Le film est un biopic réalisé par le français Guillaume Nicloux. Nous lui devons un panel très éclectique de films dont je retiendrai « La petite » (2023) avec Fabrice Luchini et Mara Taquin.


Dans « La divine », il a choisi de montrer une Sarah Bernhardt (Sandrine Kimberlain) très excentrique et excessive. Elle ne s’arrête jamais une minute, pas une pause, pas une respiration. Elle malmène à l’envi toute une petite cour autour d’elle. Narcissique et exigeante, elle s’octroie tous les droits et décide de tout. Elle est libre et défie toutes les conventions. Bien sûr, elle est féministe avant l’heure mais elle est surtout présentée comme une femme hystérique, orgueilleuse, manipulatrice et imbue d’elle-même.


Elle avait, semble-t-il, un caractère bien trempé mais fallait-il forcer le trait à ce point ?


Difficile d’avoir de l’empathie pour un tel personnage, dépeint sans aucune nuance. L’histoire nous apprend qu’elle était en quête perpétuelle d’amour et qu’elle craignait l’abandon. Sa mère l’aurait laissée en nourrice et puis, mise au couvent avant de vendre sa virginité au plus offrant.


On comprend qu’elle aimait jouer la tragédie !


Pas un seul moment sur scène ou en tournée pour parler de cette grande actrice qui a tant compté dans l’histoire du théâtre. Guillaume Nicloux a choisi de dévoiler la femme plutôt que la célèbre tragédienne. Il a privilégié son histoire d’amour tumultueuse avec Lucien Guitry (Laurent Laffite), le père de Sacha, le futur auteur misogyne.


Le film débute par une vieille Sarah Bernhardt et on va avancer à reculons pour revenir, enfin, à sa mort. Le procédé est intéressant mais quel que soit son âge, l’héroïne est insupportable. Sandrine Kimberlain, survoltée du début à la fin, a dû sortir épuisée de ce tournage.


Et pourtant, Sarah Bernhardt, c’est la première grande star mondiale, elle a joué partout et a été adulée. C’est une véritable icône de son époque, une vraie légende du XIXème siècle. N’est-ce pas plutôt cela qu’il faudrait retenir plutôt que le fait qu’elle dormait dans un cercueil, qu’elle se scarifiait et qu’elle s’était fait amputer de sa jambe gangrénée par l’abus d’alcool et de cigarettes ?


Malgré des décors et des costumes somptueux et une mise en contexte de l’époque, le film reste brouillon, fatigant et agaçant.


Cependant, je dis « Encore et encore » pour la mise en avant des femmes célèbres. Elles sont peu nombreuses et via le cinéma, elles sont enfin (re)connues du grand public.


V.M.