Dwelling among the dogs de Vuk Rsumovic (2024)
Vuk Rsumovic est un réalisateur serbe mais aussi un dramaturge et un professeur d’université. Il a également étudié la psychologie jungienne à Zurich. « Dwelling among the gods » est son second long métrage. Le premier « Nobody’s Child » a remporté de nombreux prix dont le prix « FIPRESCI» à la Mostra de Venise.
Pour tenir le rôle principal du film, le réalisateur a choisi l’actrice afghano-iranienne Fereshteh Hosseini. En 2016, elle avait obtenu le prix de la meilleure actrice au Festival du Film de Marrakech pour son rôle dans « Parting ».
La jeune femme est née en 1997 à Téhéran de parents immigrés afghans qui avaient dû fuir leur pays en raison de la guerre.
L’histoire se déroule à Belgrade où une famille afghane vient d’arriver avec d’autres réfugié.e.s. Iels sont en route pour l’Allemagne. La mère (Fereshteh Hosseini) doit y retrouver son jeune frère Ali, parti plus tôt. Quand elle apprend qu’un jeune homme s’est noyé, elle pressent que c’est de lui dont il s’agit.
Elle veut voir le corps et refuse qu’il soit enterré anonymement. Pour le reconnaître, elle doit fournir l’ADN de leur père qui vit toujours en Afghanistan.
Pour la première fois de sa vie, la jeune femme va prendre des décisions. En tant que fille en Afghanistan, elle n’est pas allée à l’école et c’est son père qui l’a éduquée en femme soumise. Elle n’a pas pu choisir son mari, il lui a été imposé. C’est son frère qui a été privilégié par les parents pour fuir le premier.
Cette fois, elle va s’affirmer en tenant tête aux autorités afin de reconnaitre son frère. Elle va s’opposer à tout le monde en refusant de partir tant qu’elle n’est pas arrivée à ses fins, quitte à mettre sa famille en danger. Il est vrai que son mari l’épaule tout au long de la procédure. La plupart des personnages masculins du films sont bienveillants et l’aident dans ses démarches administratives, longues et épuisantes.
Enfin, elle s’opposera aussi à son père dans un final que je ne vous dévoilerai pas.
L’intérêt du film porte sur l’évolution du personnage féminin qui s’affirme progressivement et prend sa vie en main, malgré une éducation qui la voulait soumise et muette.
Dans le contexte actuel où les femmes afghanes ont encore à peine le droit de respirer, ce film offre une bouffée d’espoir à toutes celles qu’on efface progressivement de la surface de la terre.
V.M.
En Afghanistan, le régime taliban réduit désormais les femmes au silence https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20241030-en-afghanistan-le-r%C3%A9gime-taliban-r%C3%A9duit-d%C3%A9sormais-les-femmes-au-silence.
Les libertés des femmes afghanes continuent de s'éroder sous le régime des Talibans, trois ans après le retour de ces derniers au pouvoir. Dernière mesure en date : le ministre de la Vertu interdit désormais aux femmes de réciter le Coran à voix haute, même entre elles, soulevant des interrogations sur l’avenir de toute forme de communication entre femmes.
Sans visage et maintenant sans voix, les droits des femmes afghanes continuent de régresser.
Depuis août, elles n’étaient déjà plus autorisées à chanter ou lire à voix haute en public. Si elles peuvent quitter leur domicile, elles ont l’obligation de couvrir leur visage avec un masque et veiller à ne pas être entendues, au risque d’encourir la prison.
À la suite des dernières déclarations, de nombreuses militantes afghanes ont pris la parole pour partager leur consternation. La journaliste Lina Rozbih a exprimé son indignation sur le réseau social X : "Après avoir interdit aux femmes de s'exprimer en public, le ministère taliban du Vice et de la Vertu leur interdit maintenant de se parler. Les mots me manquent pour exprimer ma rage et mon dégoût face aux mauvais traitements infligés aux femmes par les Talibans. Le monde doit agir ! Aidez les millions de femmes afghanes sans voix et sans défense."