Au Bord du Monde de Sophie Muselle et Guérin van de Voorst (2024)


C’est une première collaboration pour Sophie Muselle, qui excelle habituellement au théâtre (elle a monté une troupe réunissant diverses personnes avec des troubles psychiatriques) et Guérin van de Vorst, surtout connu pour ses courts métrages. Il s’agit donc d’un premier long métrage pour le duo de réalisateurices.


Pour incarner Alexia, leur choix s’est immédiatement porté sur Mara Taquin qui avait refusé dans un premier temps, se trouvant trop jeune pour le rôle. Le temps a passé et les astres se sont enfin alignés pour que le film soit réalisé.


Alexia (Mara Taquin) est une jeune stagiaire qui débarque dans un service de psychiatrie alors qu’elle rêvait des soins intensifs ou des urgences. On va suivre son quotidien dans ce service fermé où elle découvre une réalité peu connue


Malgré ses premières réticences, Alexia va s’attacher à une jeune patiente (Mila) qui réfute son admission. Son immaturité va l’empêcher de prendre du recul comme il se doit et elle va s’affranchir des règles en nouant une relation d’amitié avec Mila.


Elle refuse d’écouter les conseils de l’infirmière en chef et la réalité va la rattraper.


C’est le regard de la jeune femme que la caméra va suivre tout au long du film et notamment avec de longs plans séquences à 360 degrés.


Via ce regard, on découvre la fragilité d’un service qui manque de moyens financiers et humains. Les soignant.e.s sont sur les genoux et administrent trop souvent des médicaments par manque de temps à consacrer aux patient.e.s.


Mara Taquin est de tous les plans. Elle prête sa fougue à Alexia. Son interprétation lui a valu le prix de la meilleure actrice au Festival de Mar del Plata où « Au bord du monde » a également reçu le Prix du Meilleur Film.


Une jeune femme qui montre ses faiblesses et son inexpérience mais qui apprend de ses erreurs. Une jeune femme volontaire comme on les aime et pour qui je dis « Encore et encore ».


V.M.