Joïka (The American) de James Napier Robertson (2023)


James Napier Robertson est un écrivain, acteur, réalisateur et producteur néo-zélandais né en 1982. En 2014, il a réalisé « The Dark Horse » avec lequel il a remporté de nombreux prix au « New Zealand Film Awards ». « Joika » est son cinquième long métrage. Le film a clôturé le dernier festival de Deauville (2024).


Inspiré d’une histoire vraie, « Joïka » relate le parcours hors du commun de la danseuse étoile Joy Womack.


Joy (Tania Ryder), une jeune américaine, vient d’être acceptée à l’Académie du ballet du Bolchoï. Elle s’envole pour Moscou pour réaliser son rêve : devenir danseuse étoile au Bolchoï. Elle ne s’attendait pas à autant de souffrance pour y parvenir. Ses sacrifices seront de plus en plus extrêmes, quitte à ce qu’elle se mette en danger.


Dans le film, la danse classique oscille entre souffrance et beauté. Le réalisateur montre les maltraitances physiques et mentales subies et/ou que n’hésitent pas à s’infliger certaines danseuses pour arriver au sommet.


Rien ne sera épargné à Joy (Joyka) arrivée pleine d’espoir. Se faire une place dans le monde du ballet russe en tant qu’américaine n’est pas une sinécure. Elle découvrira la rivalité, la corruption, la manipulation, les violences et les blessures. Tout y passera et elle endurera sans broncher, s’enfonçant chaque jour davantage dans la souffrance et l’humiliation.


Elle va même contracter un mariage « de convenance » pour devenir « russe » et pouvoir être sélectionnée. Elle va éviter de justesse la prostitution (trouver un mécène, c’est plus joli) pour être sponsorisée. Le système ne laisse pas beaucoup de choix aux aspirantes danseuses étoiles.


Durant tout le film, on assiste à la descente aux enfers de la jeune ballerine. Les séquences dansées sont magnifiques et on découvre les enjeux complexes du monde de la danse.


Talia Ryder (Joïka) est de toutes les scènes. Elle est impressionnante dans ce rôle de fille volontaire que rien n’arrête pour atteindre le but qu’elle s’est fixé. Face à elle, Diane Kruger, interprète Tatiyana Volkova, sa professeure avide de succès, froide, sans pitié et inféodée par le pouvoir en place.


Je dis « Encore et encore » pour ce personnage féminin que rien n’arrête même si parfois, elle flirte avec les limites du supportable. Une femme inspirante par sa volonté inaltérable et sa persévérance pour atteindre ses rêves.


V.M.