Drop Game de Christopher Landon (2025)


De temps à autre, certaines productions cinématographiques, sous apparences banales, peuvent s'avérer plus intéressantes que ne le laissaient présager leur statut de série B. C'est le cas de « Drop game », un habile thriller réalisé par un honorable spécialiste du cinéma de genre, Christopher Landon.


Metteur en scène de titres tel que « Paranormal Activity : The Marked Ones » ou bien encore, « Happy Birthdead 1 et 2 », le réalisateur propose avec « Drop Game » de suivre Violet, une jeune veuve qui essaie de se reconstruire après la disparition de son mari.
Pour se faire, elle se rend dans un restaurant chic pour un premier rendez-vous galant avec Henry, un photographe aussi charmant qu’énigmatique.


Leur alchimie naissante va rapidement être mise à mal lorsque Violet va être harcelée par une série de messages de plus en plus inquiétants. Le début d'une soirée de terreur pour la jeune femme, confrontée aux traumatismes de son passé.


Sans vouloir spoiler l'intrigue et laisser ainsi aux spectateurices découvrir les nombreux retournements de situation de ce jeu du chat et de la souris, « Drop game » peut se targuer d'aborder des thématiques graves auxquelles sont malheureusement confrontées bon nombre de femmes : violence conjugale, harcèlement en ligne, sentiment permanent d'être reluquée,…


En témoigne, les regards insistants et remarques auxquels sera confrontée Violet, seule au restaurant en attente de son rendez-vous. En dépit de toutes ces horreurs, le réalisateur montre, d'autre part, qu'une sororité peut aider les femmes à affronter leurs harceleurs.


Sur bien des aspects, le film peut rappeler certaines productions horrifiques de ces dernières années, dans la volonté d'utiliser le cinéma de genre pour aborder les violences faites aux femmes au sein d'un cinéma hollywoodien « grand public ». On pense, entre autres, à « Invisible Man » de Leigh Whannell avec Elisabeth Moss (la star de la série, « The Handmaid's Tale, référence sur les violences du patriarcat). Des productions salutaires, dont la récente mainmise de l'administration Trump sur tout ce qui est contraire à leur idéologie, pourrait malheureusement rendre Hollywood plus frileuse à produire ce type de productions, nécessaires de par leur impact sur un large public.


En conclusion, un « whodunit » paranoïaque qui amènera les spectateurices à réfléchir, tout en se divertissant, aux violences féminines tout en acceptant néanmoins, les grosses ficelles scénaristiques d'un film cherchant davantage l'efficacité à la cohérence.


Je dis « Encore et encore » pour tous les films qui dénoncent les violences faites aux femmes. C’est la meilleure façon de toucher un large public et faire réfléchir le plus grand nombre.


B.C.