L'intérêt d'Adam de Laura Wandel (2025)

Née à Bruxelles en 1984, Laura Wandel est une réalisatrice belge habituée du Festival de Cannes.

Son court métrage Les Corps étrangers y fut sélectionné en 2014 avant que son premier long métrage, Un monde, le soit également dans la section Un certain regard en 2021.


Juste avant le grand confinement de l'année 2020, Laura Wandel a plongé dans la vie des hospitalisations et des urgences de Saint-Pierre, à Bruxelles. C'est l'aspect social du métier d'infirmier et de médecin qu'elle a le plus retenu, et elle a souhaité en faire le sujet de son film suivant, L'intérêt d'Adam qui sort en cet automne 2025.


La réalisatrice nous fait faire la connaissance de Lucie (Léa Drucker), infirmière en chef, et de Rebecca (Annamaria Vartolomei), mère d'Adam, 4 ans, hospitalisé pour malnutrition à la suite d’une décision de justice. Rebecca est autorisée à rester auprès de son fils au-delà des heures fixées dans son dossier à la justice. Mais la situation se complique : elle devient de plus en plus attachée à son enfant. Un affrontement moral, éthique et émotionnel commence alors entre les deux héroïnes.


C'est donc à un portrait de deux femmes que nous confronte Laura Wandel. Le récit interroge à la fois les limites que se mettent les infirmières à travers la figure de Léa Drucker qui doit rester droite et carrée dans son métier, ainsi que le jugement différentiel appliqué aux mères à travers la figure de sa jeune comparse qui cherche un moyen de se raccrocher à son fils, sans devoir le quitter des yeux. Elle apparaît un peu borderline et pathologisante vis-à-vis d'Adam.


L'intérêt d'Adam nous fait réfléchir au cours de son générique sans aucun son : n'est-ce pas toujours les femmes qui sont le plus promptes à prendre des risques avec la norme et l'institutionnel car plus sujettes aux injustices ? Tandis que les hommes restent plus confortablement dans leurs pantoufles, sur un chemin tout balisé afin de ne pas froisser collègues, hiérarchie, protocoles ?


Le film interroge aussi la mythologie autour de ce qu’est “être mère” : qu’attend-on d’une mère ? Et jusqu’où peut-on la juger pour ses manquements quand le père est décrit comme totalement absent ?



L.L.